Un consultant externe exprime son tarif en TJM : Taux Journalier Moyen. Pour faire simple, il s’agit d’un prix journalier.
Ce tarif dépend principalement de 3 facteurs :
- Le salaire du consultant
- Son taux d’activité
- La marge réalisée par le cabinet qui l’emploie.
Néanmoins, nous verrons en fin de post que la principale variable qui permet d’apprécier le coût d’un DAF à temps partagé est moins directe et évidente.
Prenons les éléments point par point.
Le salaire d’un directeur financier à temps partagé ? Globalement identique à celui de son confrère qui exerce à plein temps.
Le salaire moyen d’un Directeur Financier en France varie significativement selon la taille de la structure qui l’emploie. La fourchette, selon RégionJob, s’établit entre 100.000 € et 150.000 € pour un grand groupe, et entre 85.000 € et 100.000 € pour une PME. Rajoutez à cela les disparités régionales, et vous comprendrez que la réponse est assez vague.
Si nous considérons que les structures qui recourent à une Direction Financière à temps partagé sont plutôt des Start-up ou des PME, il parait plus raisonnable de partir sur la fourchette basse avancée par Région Job. Retenons par exemple 75.000 € pour la suite de l’article.
En général, entre le brut salarié et le coût complet employeur, il faut appliquer un facteur de 1,6. Ce coefficient couvre essentiellement les charges sociales patronales, l’équipement informatique, la formation professionnelle, un mobilier de bureau, une quote-part de frais généraux, …
Le coût complet employeur dans l’exemple est donc de 75.000 € x 1,6 = 120.000 €.
Pour un forfait classique de 220 jours, on arrive donc à un coût de 545 € / jour.
Cette notion que nous introduisons ici, le taux d’activité, est d’une importance capitale dans la constitution du prix d’un consultant.
La grande différence avec une ressource salariée est qu’un consultant ne peut jamais facturer 100% de son temps.
En réalité, pour que la proposition de valeur puisse être tenue (la bonne personne au bon moment), il faut intégrer au modèle des temps d’inter-contrat (qui garantissent la flexibilité nécessaire à un démarrage rapide et un arrêt rapide).
Le graphique ci-contre présente le coût interne d’un consultant en fonction du taux d’activité réel :
En pratique, le taux d’activité d’un consultant dépasse rarement 80%.
Notre objectif chez Winside se situe à ce maximum de 80%. Cela signifie qu’un consultant n’est facturé que 4 jours sur 5 (soit 176 jours par an), alors qu’il coûte au cabinet 5 jours sur 5.
Le prix non margé passe donc de 545€ à (120.000/176) = 682 €. Prenons 680€ pour la suite des calculs.
On comprend ici que, parce qu’elle permet de réduire le risque d’intercontrat et donc le renchérissement du coût d’une ressource, une mission avec un volume de jours conséquent permettra d’abaisser le coût pour le cabinet et donc le prix proposé au client.
Inversement, les petites interventions renchérissent le coût global car elles favorisent l’occurrence de périodes d’intercontrat. Le prix proposé pour ces missions sera donc nécessairement plus élevé.
Une question légitime serait ici : que fait un consultant lorsqu’il n’est pas facturé à un client ? Cette question fera l’objet d’un article distinct, mais en quelques mots : il se forme et il se connecte à son écosystème. 😉
Reste à traiter la marge du cabinet. C’est la partie la plus simple.
Cette couche additionnelle dans la constitution du prix dépend de la pratique du cabinet.
Le tableau ci-dessous affiche, en fonction du TJM pratiqué et du coût journalier de 680€ que nous avons précédemment pour un taux d’activité à 80%, la marge du cabinet, en valeur et en pourcentage.
Prix jour en € | Coût jour en € | Marge jour en € | Marge % |
1.500 | 680 | 820 | 54% |
1.250 | 680 | 570 | 46% |
1.000 | 680 | 320 | 32% |
900 | 680 | 220 | 24% |
800 | 680 | 120 | 15% |
Si l’on conserve la variable du taux d’activité, la grille de lecture est assez complexe :
Conclusion : OK pour la théorie. Et en pratique ça donne quoi ?
En pratique, un bon DAF à temps partagé :
⇒ sera suffisamment renommé et demandé pour se situer dans des tranches d’activité élevées (entre 70% et 80%)
⇒ puisqu’il est compétent justement, sera en droit d’attendre une rémunération adaptée pour son travail.
La conjonction de ses deux facteurs situe en général les prestations d’un DAF à temps partagé dans une fourchette comprise entre 800€ et 1.200 € par jour d’intervention.
Mais le TJM est loin d’être l’Alpha et l’Omega à l’aune duquel juger un consultant !
Dans l’entendement général, le coût d’une ressource est souvent rapporté à son activité exprimée en temps (taux journalier). Néanmoins, pour un consultant, il est souvent plus pertinent :
⇒ soit de tenir compte de la productivité de ce dernier, et donc de comparer (interne vs. externe) le coût de production d’une quantité finie de travail (exemple : l’élaboration d’un budget, la tenue d’un reporting, la réalisation d’un tableau de bord, la révision d’un process,…)
⇒ soit de mesurer le retour sur investissement (ROI) que l’intervention d’un bon consultant permettra de dégager.
Ces deux manières détournées de calculer l’intérêt de recourir à un DAF externalisé sont détaillées dans cet l’article.