Attention, il n’est pas question ici de faire penser ou croire qu’un accompagnement par un professionnel expérimenté est bon marché dans l’absolu.
C’est un coût au contraire significatif. Nous avons explicité dans ce post que les pratiques en terme de tarif sont complexes et variables, mais que globalement, un tarif qui approche voire dépasse les 1.000 € par jour n’est pas une aberration.
Il peut apparaître dès lors contre-intuitif d’avancer qu’un DAF à temps partagé est une solution économiquement pertinente.
Creusons tout ça pour y faire toute la lumière ! 💡
Moins de coûts cachés ? Un argument pas 100% justifié…
A la différence d’une ressource salariée, lorsqu’un consultant présente sa facture en fin de mois, il n’y a aucun coût additionnel à prévoir, maintenant ou dans le futur.
Il en est tout autrement pour les salariés d’une entreprise, dont les coûts annexes au salaire chargé sont nombreux et plus ou moins identifiables. On peut penser notamment :
- Aux congés payés,
- A l’absentéisme,
- A la formation professionnelle,
- A diverses taxes sur les salaires,
- Au coût du départ (rupture conventionnelle, risque prud’homal,…),
- A l’équipement informatique,
- A la participation transport, aux indemnités de télétravail,…
- A la participation et / ou l’intéressement,
- Au coût d’un recrutement (a fortiori d’un recrutement raté),
- …
Certains avancent que pour toutes ces raisons, un consultant peut même être considéré comme moins cher qu’un salarié en CDI.
Sauf cas particulier, il s’agit à notre avis d’une exagération, dans la mesure où tous les coûts listés ci dessus, s’ils ne sont pas supportés par l’entreprise cliente, existent bel et bien en majorité pour le cabinet qui place des ressources en temps partagé. Ces coûts sont donc répercutés dans le tarif du consultant.
Cas de la participation et de l’intéressement
Ce n’est toutefois pas systématiquement le cas pour la participation et l’intéressement puisqu’il s’agit de dispositions moins généralisées. C’est la raison pour laquelle les banques par exemple, qui en règle générale versent des montants significatifs en complément du salaire, ont très largement recours à des consultants. Moins de salariés = moins de participation à verser. Pour elle, un consultant, même avec la marge du cabinet, est moins cher qu’un salarié.
Cas des coûts d’entrée et de sortie
Le coût de l’entrée et de la sortie d’un salarié mérite également un traitement particulier. S’il existe bien également pour le cabinet de direction financière à temps partagé, il est néanmoins réparti sur l’ensemble des clients d’un consultant pendant toute la durée de présence du consultant dans le cabinet. C’est donc une toute petite partie de ce coût (ou de ce risque), qui est prise en compte dans le tarif.
Cas des BSPCE
C’est très rarement concret au moment de les attribuer, mais les BSPCE peuvent représenter une somme très conséquente en cas de succès de l’entreprise. Pour un cadre exécutif (C-Level), ces instruments sont théorisés pour représenter entre 50% et 100% du salaire. On parle donc potentiellement d’un doublement du coût du salariat dans ces cas très particuliers.
Un directeur financier à temps partagé n’est pas inclus dans les plans de BSPCE d’une entreprise.
Une ressource en temps partagé peut s’avérer plus productive qu’une ressource salariée.
Cela tient à plusieurs facteurs :
1) Le principe du bac à sable
Lorsque l’on veut vider un bac à sable, on est très efficace au début, on fait des grandes pelletées pleines de sable. Mais plus l’on avance, plus il est difficile de prendre une grande quantité à la fois, et les derniers litres de sables prennent autant de temps à être extraits que la première moitié du bac.
Ce principe est également applicable en entreprise, et est illustré par le graphique ci-dessous.
Dans cette illustration, 50% de la valeur de l’apport d’une ressource à temps complet coûterait :
⇒ 4 jours x 1.000 € = 4.000 € en cas d’externalisation
⇒ 50 % du coût mensuel complet d’une ressource salariée soit 50% x 75.000 € x 1.6 / 12 (voir ce post pour justification du calcul) = 5.000 € en cas d’internalisation
L’externalisation de cette quantité finie de travail permet dans notre exemple une économie de 1.000 € et 20% à l’entreprise.
Le point d’équilibre se situe à 8 jours de travail d’un consultant et 80% de la valeur. Dans notre exemple, les deux cas de figure coûtent la même somme. C’est la raison pour laquelle, chez Winside, nous ne pratiquons quasiment jamais le temps partagé à plus de 8 jours par mois.
2) L’expérience, le templating et l’échange
Un consultant se distingue d’une ressource salariée soit :
⇒ par l’exposition à une pluralité de contextes et de problématiques,
⇒ par une grande spécialisation sur un sujet très spécifique,
⇒ par une plus grande propension ou facilité à solliciter des pairs (ses collègues au sein du cabinet par exemple).
Ces particularités permettent à un directeur financier à temps partagé d’aller beaucoup plus vite dans les contextes qu’il maîtrise tout particulièrement.
Par exemple, chez Winside, nous avons une très grande habitude et habileté à construire des outils tels que des business plans, des budgets ou des reporting automatisés.
Lorsqu’un nouveau client nous sollicite, nous ne repartons pas d’une feuille blanche, mais nous réutilisons une trame d’un autre client avec un business model approchant.
C’est une plus grande amplification encore que le principe du bac à sable que nous avons évoqué ci-dessus. En réalité, c’est comme si le consultant avait une pelle beaucoup plus grande ou plus adaptée au travail spécifique requis.
De même, si un directeur financier à temps partagé, en situation chez son client, n’a pas la réponse immédiate à une problématique, il est très probable en revanche que cette problématique ait déjà été rencontrée au sein du cabinet, et que la solution ait déjà été documentée.
Plus qu’un coût, un DAF à temps partagé est un investissement
Nous nous sommes attachés à démontrer jusqu’ici que dans beaucoup de cas, une ressource en temps partagé peut être économiquement plus pertinente qu’une ressource à temps complet.
Qu’en est-il lorsque c’est le (la) dirigeant(e) qui assure cette fonction ?
C’est souvent le cas dans les premiers temps d’une start-up, et c’est bien normal tant les marges de manœuvre budgétaires d’une jeune pousse sont contraintes. Le dirigeant n’a pas d’autre choix que d’être au four et au moulin.
Néanmoins, dès qu’il lui sera possible, une direction de start-up devra veiller à reconcentrer son temps sur des thématiques où s’exprime sa plus grande valeur ajoutée :
⇒ faire signer des clients ou des partenariats significatifs,
⇒ travailler le produit ou la vision,
⇒ constituer l’équipe,
⇒ Incarner la société, notamment auprès des investisseurs.
La finance, parce qu’elle est une “science relativement exacte”, peut être plus facilement déléguée.
Attention néanmoins, un(e) dirigeant(e) doit être en mesure d’expliquer chaque ligne de son BP et de connaître en permanence les grands équilibres de sa boite (trésorerie disponible, cash burn, EBITDA,…).
Enfin, même si un(e) dirigeant(e) connaît mieux que personne son Business, ce n’est pas un(e) professionnel de la gestion pour autant.
Certaines décisions, ou non décisions, peuvent être lourdes de conséquences :
⇒ risque d’erreur
⇒ non optimisation
⇒ mauvaise décision
Conclusion
Un DAF à temps partagé représentera toujours une ligne non négligeable dans votre budget.
Il s’agira néanmoins du meilleur rapport qualité / prix et quantité / prix, puisque la valeur est concentrée sur peu de temps, et que c’est le métier du consultant externe que de démontrer un retour sur investissement rapide et une productivité très élevée.
Les équipes fondatrices y trouveront une source de productivité pour que leur propre temps soit consacré à faire ce que personne d’autre qu’eux ne peut faire : faire émerger une boite du néant !